Retour sur la 2ème rencontre Babel : au cinéma pour une avant-première mémorable !

Le 18 janvier 2025, l’équipe Tremplins ASBL ainsi que de jeunes Babéliens ont fait leur 2ème rencontre au cinéma, pour vivre un moment exclusif à l’occasion de la sortie du film BXL. Ils ont participé à l’avant-première du film, un long métrage qui raconte, à travers un portrait bouleversant, comment la persévérance permet de réaliser un rêve.

Ce n’est pas tout ! S’en est suivit une rencontre avec une partie de l’équipe du film : les deux réalisateurs Ish Ait Hamou et Monir Ait Hamou, le coproducteur Yves Ruth, la scripte Esther Prouvost, le chargé de musique pour la bande originale Ismaïl Aït El Cadi et des acteurs Anas Moujdi, Yassir Drief, Fouad Hajji et Ihsan Khatib. Ce moment d’échange était une énorme source d’inspiration pour les jeunes. Ces discussions n’ont pu que renforcer l’objectif de Babel : encourager la créativité et l’expression !

Vers l’exploration des différents métiers du cinéma.

L’avant-première met aussi en avant l’importance de chaque rôle au sein de la réalisation d’un film, que ce soit devant la caméra, mais aussi derrière la caméra.

Le processus de création : d’où vient l’idée ?

Les idées des frères réalisateurs sont nées dans la cuisine de leur maman, mais aussi d’une certaine frustration qu’ils ressentent face aux faits divers, à Bruxelles. Les discussions s’enchainent et font ainsi naître des idées que les 2 frères souhaitent montrer à l’écran. C’est seulement au fil des mois, parfois d’années, que ces bribes se transforment enfin en un scénario réalisable. Monir compare ce processus à une quête. « On cherche un peu, on ne sait pas où on va, puis au bout d’un moment, on arrive à ce scénario. »

Les réalisateurs se concentrent sur le fond de l’histoire et comment ils souhaitent le transmettre. Monir parle d’humilité et d’une certaine balance à conserver. Mais d’ailleurs, comment ont-ils géré cet équilibre des langues, sachant que Bruxelles est bilingue ?

Quotidiennement, il y a parfois des conflits en termes de langue. Quand il s’agit d’apprendre une langue, on rencontre certainement des difficultés en chemin. Inconsciemment, on se met une pression. On pense ne pas aller au rythme auquel il faut aller selon le reste du monde. Et c’est, justement, cette authenticité des langues que les réalisateurs ont voulu à tout prix garder et représenter. En particulier, avec Fouad et sa relation avec le néerlandais, qui n’est pas fameuse…

Donner une voix à Bruxelles.

Youness Ait El Cadi, 3ème assistant de production, responsable de la communication, lui, s’est aussi occupé de trouver des figurants en tant que chef de file. C’est l’occasion de ne pas seulement montrer Bruxelles, mais aussi de donner une voix à ceux qui la vivent quotidiennement. Il explique que peu importe le cheminement emprunté, le but premier est toujours de montrer l’authenticité de Bruxelles. « Ça permet aux gens de Bruxelles de faire partie du film et pas de faire semblant en ramenant des acteurs qui ne viennent pas de la capitale. Pour le casting, c’est la même, faire jouer des gens qui n’ont jamais exercé le métier d’acteur permet aussi de garder l’authenticité de Bruxelles qu’on voulait amener avec le film. »

Le scripte : un métier méconnu, mais pourtant très important.

Le scripte est l’un des collaborateurs les plus proches du réalisateur en préparation et en tournage. Son rôle ne consiste pas à écrire le scénario, mais plutôt à le lire et à l’analyser. Il assure la cohérence et la continuité des éléments d’un film ou d’une émission en se mettant à la place du spectateur. « Je me mets à la place du spectateur. S’il y a des choses que, moi, je ne comprends pas, je me dis que peut-être le spectateur ne va pas comprendre non plus. Je pose donc énormément de questions aux réalisateurs en amont. Je fais attention à ce que le montage du film reste réalisable en vue du tournage qui se passe en total désordre. Et puis, ils ont plein d’idées pendant le tournage, donc je dois faire attention à ce que tout soit toujours cohérent. » Explique Esther.

Yassir Drief, l’acteur qui joue Fouad, explique l’importance de la scripte : « La deuxième personne la plus importante après les réalisateurs, c’est la scripte. On a tout le temps besoin de quelqu’un qui nous ramène au bon moment. Et à chaque fois, elle me rapportait au bon moment et je pouvais me rappeler de ce je devais faire. C’est une fonction vraiment importante, mais que beaucoup de personnes ne connaissent pas. »

Ish Ait Hamou rajoute, en tant que réalisateur, sur l’importance du travail fait en amont avec Esther. « [Le métier de scripte], c’est une boussole, même en tant que réalisateur, quand tu as écrit l’histoire, tu oublies tellement de choses, tu te concentres sur tellement de détails que tu as besoin de quelqu’un de confiance sur qui tu te reposes et tu sais que, quoi qu’il arrive, tu auras quelqu’un, pas seulement chez qui tu vas, mais qui aura la voix sur le plateau pour crier des choses et dire non.  » Dit-il.

Qu’en est-il de la production musicale d’un film ?

Est-ce que le processus est le même que pour la production de chanson ? Et bien, non ! Le processus est itératif ce qui veut dire que Ismaïl El Cadi (initialement producteur pour des rappeurs) devait, en plus de travailler avec Shayn, un collaborateur spécialisé dans les percussions, d’abord faire valider le travail par le coproducteur entre lui et le réalisateur. Pour ensuite revenir dessus et effectuer les modifications nécessaires. « Ce sont des détails, mais des détails, qui même sur la réalisation, font la différence. » Dit-il.

Des rôles mais aussi des défis à relever…

Tout est un art, jusqu’à la toute première expérience en tant qu’actrice de la maman des deux acteurs principaux. Joué par Ihsan Khitab, ce rôle lui était familier. C’est son fils, Ismaïl, qui l’a poussée à se joindre au casting. C’était un défi, mais qui s’est transformé en une véritable thérapie pour elle. C’était comme si elle ne jouait pas, c’était simplement son rôle de maman. Elle ne voyait que ses enfants autour d’elle, rien d’autre.

Fouad Hajji, incarne le rôle d’un combattant MMA dans le film BXL. Cela dit, il l’incarne tout autant dans la réalité. Il doit réagir comme un véritable athlète face à un pro en MMA. Malgré six semaines intensives d’entrainements, son corps n’était pas totalement prêt. La seconde partie du combat est la plus épuisante. Alors il relève le défi doucement, mais sûrement, grâce au tournage qui s’est déroulé en plusieurs fois. C’est la méthode nécessaire et essentielle pour récupérer entre les prises.

Un cinéma qui fait grandir et vibrer.

Dans le film BXL, c’est la complexité de la vie qui est montrée. Les problèmes familiaux, les pressions institutionnelles mais aussi personnelles qui sont des choix difficiles imposés par la vie. « Même aller au restaurant et choisir dans le menu ce qu’on veut manger est difficile, alors vous imaginez les choses de la vie qui peuvent avoir un tournant et une importance. » Dit Monir. Le film nous invite, avant tout, à réfléchir sur l’impact que chacun peut avoir sur la société.

Le film est porteur d’espoir. C’est un récit loin des clichés qui donne la parole à ceux qu’on oublie trop souvent. Parallèlement, cette réalisation authentique veille à célébrer la richesse et la complexité d’une ville unique ! « Bruxelles avait besoin de sa carte postale cinématographique. Avec ‘BXL’, elle obtient enfin un récit authentique, loin des clichés et des caricatures. Et ça, parole de Bruxellois, on en avait besoin ! » Témoigne le journal LaLibre.

Toute l’équipe de Babel souhaite une belle réussite au film BXL, même si le film a déjà reçu un prix du public lors du festival du film de Gand !

Un grand merci à l’équipe du film BXL pour leur générosité ainsi que tous les participants pour leur enthousiasme. Cette rencontre marque une étape importante pour nos jeunes talents Babéliens…

Retrouvez toutes les photos ici : https://www.flickr.com/photos/95140487@N03/